FOUS CHANTANTS !
Les Fous Chantants
Espace André Chamson
2, place Henri Barbusse
30100 Alès
AFRICA CHOEUR est un projet ambitieux et durable qui vise à construire au Sénégal un lieu culturel favorisant l’apprentissage et la diffusion de la musique et des arts en général. Un projet de coopération mais aussi… un projet artistique !
Les Fous Chantants sont d’ores et déjà mobilisés (les bénévoles comme l’équipe artistique) autour d’un programme qui va s’étaler sur trois ans et qui débutera dès le mois d’octobre prochain.
Rencontre avec Michel DUMAZERT et Abiba GEORGES, respectivement présidents des Fous Chantants et de Solidarité Sénégal, Fabrice SCHWINGROUBER, Directeur Artistique des Fous Chantants et Serge BORD, Maire de Saint-Julien-les-Rosiers.
L’histoire des Fous Chantants et le caritatif, ce n’est pas nouveau…
Michel DUMAZERT : Non, ce n’est pas nouveau ! Depuis 2017, les Fous Chantants profitent de leur vitrine médiatique du mois de juillet pour soutenir et mettre en lumière une cause caritative. Une façon de sensibiliser les choristes et notre public. Nous avons ainsi parrainé successivement Les Petits Mec P2, une association de parents d’enfants touchés par une anomalie génétique rare et grave, l’association Grégory Lemarchal qui lutte contre la mucoviscidose, l’Association Française des Sclérosés en Plaque et la Fondation Vaincre Alzheimer. Nous avons pu mettre à leur disposition un stand au Fort Vauban et leur remettre un chèque au début de nos concerts. Cette tradition s’est bien ancrée au fil des années. Mais, pour moi, cela restait des actions très ponctuelles. J’avais envie de faire plus…
Alors finalement, comment est née cette idée ?
Fabrice SCHWINGROUBER : L’Afrique est un continent qui me passionne. Et j’ai la chance de pouvoir m’y rendre régulièrement. En 2019, au cours d’un séjour dans un village Massaï, je me suis rendu compte à quel point la musique jouait un rôle culturel et social important en Afrique. Outre le fait d’exprimer le bonheur et la joie dans les fêtes populaires, elle rythme toutes les étapes de la vie des villages et des villageois. A chacun de leur chant, je ne pouvais m’empêcher de penser aux 1.000 choristes des Fous Chantants. Et je me disais que cela serait vraiment génial qu’un jour ces routes puissent se croiser ! Ainsi, dès mon retour, j’ai téléphoné à Michel et je lui ai dit : « Il faut qu’on donne plus de sens à notre action caritative, que l’on puisse offrir davantage qu’une exposition médiatique. Il faut qu’on implique nos bénévoles et les choristes dans une grande aventure humaine et musicale. Et si on construisait un lieu dédié au chant et à la musique en Afrique… ? » Il a réfléchi deux petites secondes avant de me dire : « Banco ! On fonce ! ».
Une action comme celle-là, ça ne s’improvise pas…
MD : C’est vrai ! Nous n’avons aucune expérience dans les missions solidaires internationales. Il était inenvisageable de partir seuls dans un tel projet sans être accompagnés d’un partenaire expérimenté ! Nous savions que certains de nos bénévoles avaient déjà collaboré avec l’association « Solidarité Sénégal » de Saint-Julien-les-Rosiers, basée juste à côté d’Alès. C’est donc naturellement que nous nous sommes rapprochés d’eux avec Fabrice.
Parlez-nous un peu de l’association « Solidarité Sénégal »…
Abiba GEORGES : Depuis 1991, le comité de jumelage « Solidarité Sénégal » développe des actions humanitaires et solidaires à Djilacoune, un petit village de Casamance au Sénégal. A peu près tous les deux ans, un groupe d’une quinzaine de jeunes de la commune de Saint-Julien, et de l’Agglo d’Alès, partent sur place pour effectuer des chantiers. Ils sont généralement accompagnés d’un éducateur spécialisé en retraite, d’un personnel médical et de 2 autres adultes soutiens. Nous effectuons différents travaux comme la construction d’un confiturier, la construction de l’école maternelle. La rénovation de la case de santé et la construction de son mur de clôture, la rénovation de bâtiments. Mais ce n’est pas tout : nous travaillons aussi pour favoriser l’éducation et la santé. Notamment à travers un dispensaire où l’infirmier(ière) qui accompagne transmet des conseils sanitaires. Nous contribuons aussi en animant un centre de loisirs à l’école maternelle afin que les mamans durant ce temps travaillent aux rizières. Notre objectif est d’améliorer concrètement et de façon durable le quotidien des villageois et de contribuer à leur sédentarisation.
Une coopération qui se double d’une forte dimension pédagogique…
Serge BORD : Tout à fait ! Et c’est ce qui fait l’originalité de la démarche de cette association que notre municipalité soutient à 200%. L’action humanitaire est au service de l’action éducative. Nous en sommes aujourd’hui à plus de 15 séjours en terre sénégalaise ayant impliqué plus de 200 jeunes de 15 à 26 ans. Il s’agit d’un véritable projet pédagogique pour eux. Ces jeunes font équipe, apprennent la solidarité, s’ouvrent sur l’autre ce qui est une façon de lutter contre le racisme et la xénophobie. Certains d’entre eux peuvent se trouver en difficulté d’insertion. Ces chantiers leur permettent de prendre confiance en eux. Ce n’est pas anodin ! On observe d’ailleurs des changements de comportement importants au retour des séjours.
Il s’agit aussi de travailler sur une coopération intelligente sous la forme d’un projet interculturel entre la France et le Sénégal, les Cévennes et la Casamance au moment où notre pays est sérieusement bousculé en Afrique de l’Ouest. En fait, ce serait notre manière à nous d’apporter du positif et de la reconnaissance à travers l’action de fraternité entre les peuples que nous proposons de mener à bien.
On sent bien que vos deux associations étaient faites pour s’entendre…
AG : Nous partageons des valeurs humaines très fortes ! Et puis le projet des Fous s’inscrit parfaitement dans le nôtre : mener une vraie coopération durable où les villageois sont impliqués dans les actions mises en place.
FS : Quand j’ai rencontré Abiba pour la première fois dans son bureau, le feeling est immédiatement passé. On s’est tout de suite compris sur les objectifs et les moyens. Le projet s’est rapidement dessiné. Il a reçu l’unanimité lors de l’Assemblée Générale de notre association en mars 2020. Malheureusement, le Covid est passé par là… Nous avons précieusement conservé le secret de notre idée qui a pris le temps de mûrir. Elle peut maintenant éclore au grand jour en cette veille de printemps 2023 !
Quelles sont la nature exacte et les étapes de votre projet « Africa Choeur » ?
FS : Il se construira en trois étapes. A l’automne 2023, un voyage de repérage sera organisé au Sénégal avec des bénévoles des deux associations. Objectif : rencontrer les acteurs et évaluer les besoins. Une partie de l’équipe artistique fera aussi le déplacement. C’est véritablement là-bas que le cœur du projet artistique naîtra à travers des échanges, des moments de partage et de musique… Ce travail de création artistique qui évoluera dans le temps concernera les femmes ! Un reportage sera réalisé à cette occasion et présenté aux choristes lors de la Semaine Chantante 2024. Cette année devrait être aussi celle de la préparation du chantier pour la création d’un lieu culturel et mettre en place les bases du projet artistique. Et, si tout se déroule comme prévu, l’espace culturel sera inauguré et les Fous Chantants accueilleront en 2026, aux arènes d’Alès, les membres sénégalaises du groupe de travail.
Quel sera le rôle des choristes ?
MD : Nous avons plusieurs idées en tête…
Mais ce premier voyage prévu à l’automne prochain nous permettra de mieux saisir les enjeux et les besoins. Je suis certain que si nos bénévoles s’engagent cœurs et âmes dans cette fabuleuse aventure, de nombreux choristes sauront trouver leur place dans ce projet. « Africa Choeur » reste avant tout un acte d’engagement.
Et, chez les Fous Chantants, « s’engager, ça nous connait ! ».
Pour conclure, nous pouvons dire qu’ « Engagement » est un mot que vous partagez aussi?
SB : Vous avez raison. Je suis moi-même engagé comme maire de Saint-Julien-les-Rosiers depuis 2008 ! Dans un monde qui perd beaucoup de ses repères, qui engendre le doute et qui fait face à beaucoup de périls, voir des individus se mobiliser bénévolement pour des actions de solidarité me touche particulièrement. L’engagement est une valeur qui m’inspire le respect !
Pour en savoir plus sur ce coin du monde https://fr.wikipedia.org/wiki/Casamance
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